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mardi 15 octobre 2024

Hold-up, et après ?

Que faut-il penser du film Hold-up sur la Covid-19 ? Faouzia Zebdi-Ghorab qui a visionné le film nous livre son analyse sur Mizane.info.

Un documentaire d’investigation sérieux, bien ficelé, qui fait intervenir des professionnels et autres spécialistes de tous bords (docteurs, médecins, prix Nobel, politiques, scientifiques, universitaires, hommes de loi, chercheurs…) sur la question de l’épidémie du covid, et sa gestion par les différentes autorités concernées.

La question y est traitée longuement (plus de 2 heures) et de façon relativement exhaustive.

Les réalisateurs ont su utiliser — et pourquoi pas — les bonnes vieilles ficelles des documentaires télévisés à succès (musique pathétique, visages graves, ralentis, arrêts sur images, et suspens [en référence à l’inconnu que l’on voit courir pieds nus et dont on découvrira l’identité à la fin].

Synthèse de toutes les voix dissonantes par rapport au discours dominant des médias et de l’État, sur la crise sanitaire actuelle, ce film brosse et trace un tableau alarmant de l’état général des droits de l’homme en France, et plus particulièrement des libertés individuelles.

Mais malgré tous les aspects on ne peut plus louables de ce documentaire, il me laisse sur un arrière-gout assez amer, voire, selon certains avis recueillis, sur un réel sentiment de frustration.

Pour celles et ceux qui n’avaient JAMAIS entendu parler d’une remise en question du discours officiel sur la COVID 19, il est certain que ce reportage soulève suffisamment de questions pour que les uns et les autres amorcent une remise en cause des « affirmations » martelées sans cesse depuis le début de la crise, afin d’en faire des vérités.

L’impuissance des parlementaires

Alerter, informer, apporter la critique et la contradiction, on ne le fera jamais assez.

D’ailleurs, ne l’a-t-on pas toujours fait à travers l’histoire, à des degrés variables.

On ne compte plus le nombre de livres sur les médias de masse et leur dictat idéologique né de leur dépendance financière.

On ne compte plus les dénonciations de scandales politiques liés à la corruption et autres trafics.

Des journaux alternatifs 1 ainsi que des sites publient depuis plus de 20 ans parfois, des documents officiels inédits, faisant état de données, de chiffre et d’informations jamais diffusées au grand public.

Quant aux créateurs de chaines vidéo, lanceurs d’alerte et autres, ils ne cessent d’attirer l’attention de leurs auditeurs sur tel ou tel dysfonctionnement, ou tel ou tel fait de l’actualité.

Mais alors d’où vient le malaise. Eh bien, nous aurions envie de poser à tous les témoins de ce reportage la première question qui ne leur est jamais posée.

Que faire pour que cette fois-ci les bonnes décisions soient enfin prises en « temps réel », et non pas différées comme tous les autres drames et scandales du passé ?

La deuxième question que nous aurions envie de poser concerne l’impuissance supposée des parlementaires face aux actions d’un gouvernement qu’il est censé, rappelons-le, contrôler !

Le rôle, les pouvoirs, les recours des parlementaires ne sont évoqués à aucun moment [questions, commissions d’enquête, missions d’évaluation, pouvoirs de contrôle, remise en jeu de la responsabilité du gouvernement, motions de censure, et j’en passe].

Mieux encore, ces personnalités publiques sont mises sur le même pied d’égalité que le citoyen lambda qui avec ses très modestes moyens dénonce et interpelle.

Autrement nul besoin d’être un élu pour le faire.

Nous sommes en droit d’attendre d’eux un peu plus que l’expression d’une contestation, aussi virulente et brillantissime fut-elle, et autre que l’annonce quasi lunaire dans le contexte actuel, d’une candidature salvatrice aux présidentielles de 2022 2  !

On les a pourtant connus plus coriaces, plus féroces, plus intraitables et plus mordants sur des questions pourtant moins capitales.

Où sont passés les Hommes de loi ?

Comme un seul homme, sur les 300 cas de jeunes filles voilées, un arsenal législatif de premier ordre a été mis en place efficacement, rapidement, appuyé par un discours virulent, des arguments « percutants ».

Quant à la société qui tremblait sous leurs vociférations, elle devait plier le joug sous l’autorité de leurs décisions.

Idem, légiférer contre le port du voile intégral ne relevait pas, me semble-t-il, de la plus haute urgence ni de la compétence des parlementaires 3 ?

Pourtant ils l’ont voté à une écrasante majorité à l’appui d’arguments de la plus grande des violences à l’endroit de ces jeunes femmes qui se sont vues affublées de toutes les maladies et de toutes les tares.

J’ai participé en décembre 2009, à la « mission d’information parlementaire sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national », et je me souviens de la fougue avec laquelle certaines députées voulaient « démasquer » une poignée de jeunes femmes [moins de 200], leur arracher cet « indice de persécution » au nom d’une liberté symbolisée selon eux elles par un visage sans masque …

Nous aimerions qu’aujourd’hui elles mettent au moins la même ardeur et la même conviction à empêcher que l’on masque 67 millions de Français, et qu’on restreigne leurs libertés de façon flagrante et non supposée comme dans le cas des jeunes filles que l’on supposait indiscutablement manipulées.

Certaines lois passent « en silence » entend-on dire dans ce reportage !

Notre troisième question concerne le corps médical. Il n’est pas question une seconde ici de remettre en question le dévouement et le sacrifice d’une grande partie d’entre eux.

Tout le monde connait l’implication d’un Raoult, d’un Toussaint, d’un Perronne, d’un Fouché, et j’en oublie surement. Mais si je les évoque ici c’est pour rappeler qu’il a des corps de métiers qui sont plus puissants que d’autre, au sens où leurs actions sont impactantes et peuvent obtenir des résultats.

On entend dire dans le reportage qu’en Allemagne, en Italie, en Espagne et aux USA, les médecins descendent dans la rue. Quid de la France ? La question n’est pas posée.

Notre dernière question concernera les hommes de loi. Là encore, nous restons sans voix quant à leur impuissance déclarée.

Une levée de bouclier peut-être sur la constitutionnalité de certaines mesures ? Il ne semble pas.

Mais qui donc a un pouvoir d’action et d’inflexion dans une démocratie ? Pas les parlementaires, ni les médecins ou autres instances médicales ni les avocats et autres hommes de loi.

Eh bien « tout dépendra de l’état de la population, si elle a accepté de porter le masque, etc. » SIC, nous apprend le documentaire « Hold up ».

Le « etc » non expliqué en l’état, restera bien sûr un mystère

Le suspens concernant le coureur de fond est levé à la fin du documentaire. Il s’agit d’un explorateur qui a déjà effectué plus de 3500 km à pied, sans argent ni passeport.

Le simple fait qu’il n’ait pas besoin de passeport pour traverser les continents alors que nous avons besoin de nous armer de mille et un documents pour effectuer 1 km, nous fait baver de jalousie.

Mais plus sérieusement. La solution proposée serait-elle de prendre ses jambes à son coup et de fuir aussi loin que possible ? Pourquoi pas, me direz-vous. Les jeunes forts et vigoureux pourront courir. En ce qui concerne les vieux, les handicapés, les enfants, les malades, les faméliques, eh bien la sélection naturelle fera le reste.

Quelques propositions 

Moralité, c’est encore à nous d’aller au charbon et de morfler, quitte à y laisser un œil ou un bras ou à minima 135 euros qui représente pour de nombreuses personnes le budget alimentaire d’un mois.

C’est pourquoi en l’absence de propositions, nous suggérons :

-De se débarrasser de la télévision pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore fait.

-L’abstention politique en guise de préliminaire à un système politique plus juste.

-L’instruction des enfants à la maison autant que faire se peut, afin qu’ils ne soient plus ni les jouets ni les victimes d’un corps administratif ou enseignant zélé de faire appliquer des arrêtés sans discernement

-D’arrêter d’alimenter l’appétit vampirique des banques en évitant notamment les prêts à intérêt, les assurances vie, les épargnes et en privilégiant d’investir pour eux qui en ont les moyens dans la terre, l’or, les bêtes, des outils de productions, La création d’entreprise, etc…

-Une utilisation réfléchie, prudente et limite des moyens informatiques et communicationnels

-Privilégier pour s’exprimer, uniquement les médias alternatifs afin de ne pas donner de crédit démocratique aux médias de masse.

-Promouvoir les analyses sociales, politiques et économiques de qualité, contre toute analyse adossée à des intérêts financiers notoires. Dis-moi qui te paye je te dirai d’où tu parles.

Faouzia Zebdi-Ghorab

Notes : 

[1] « Faits et documents » publie depuis 1996.

[2] Alors que les élus Les élus de la République venaient de se prendre une claque magistrale par un gouvernement qui, grâce au vote bloqué venait littéralement les mettre au placard jusqu’à nouvel ordre. Jean Luc Mélenchon ne trouve pas de meilleure riposte que… d’annoncer sa candidature aux présidentielles de 2022.

[3] Lire mon article de décembre 2009. http://www.faouzia-zebdi-ghorab.com/legitimer-ou-condamner-le-port-du-voile-integral-cela-releve-til-de-la-competence-des-parlementaires/ 

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