Signalé à la justice, par le Quai d’Orsay, pour avoir publié l’identité de fonctionnaires français au Sénégal, l’avocat et militant Juan Branco ne sera finalement pas poursuivi. L’avocat de l’opposant politique sénégalais, Ousmane Sonko, reste cependant sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré par le Sénégal. Zoom.
Pas de poursuite pénale pour l’essayiste, avocat et figure des gilets jaunes, Juan Branco. Signalé par le Quai d’Orsay, le 13 juillet, pour avoir publié les identités de plusieurs agents français en poste au Sénégal, le signalement a finalement été classé sans suite par le parquet.
L’avocat de l’opposant sénégalais, Ousmane Sonko, reste cependant visé par un mandat d’arrêt international depuis le 14 juillet, pour « crimes et délits », par le gouvernement sénégalais. Il a pourtant été aperçu, ce dimanche 30 juillet, à Dakar, lors d’une conférence de presse des avocats de Ousmane Sonko.
Une infraction non caractérisée
Nommé, en mars dernier, avocat à la défense d’Ousmane Sonko, Juan Branco avait déposé une plainte et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour « crimes contre l’humanité ».
Cela faisait suite aux récents troubles et actions répressives menés dans le pays depuis des années. Il avait, en ce sens, publié les noms de plusieurs fonctionnaires en poste au Sénégal, ainsi que leur numéro de téléphone, adresses mail et numéro de matricule.
L’avocat jugeait « scandaleux qu’un conseiller technique français soit resté auprès du ministre sénégalais de l’Intérieur pendant toute cette période et ait participé à l’organisation de la répression ».
Le ministère des Affaires étrangères avait signalé à la justice, le 13 juillet, cette publication. Après analyse, le parquet a classé, mercredi 2 août, ce signalement sans suite faute d’élément « caractérisé ».
« l’infraction de divulgation d’informations personnelles permettant d’identifier ou de localiser une personne et exposant à un risque direct d’atteinte à la personne ou aux biens n’apparaissant pas suffisamment caractérisée »
Juan Branco avait estimé que le signalement du Quai d’Orsay « confirmait que les informations que l’on a révélées étaient vraies ».
Recherché par les autorités sénégalaises
Juan Branco reste, toutefois, dans le collimateur des autorités sénégalaises. La justice sénégalaise a en effet annoncé, le 14 juillet, qu’elle lançait un mandat d’arrêt international contre Juan Branco pour des « crimes et délits » en lien avec les troubles de début juin.
Les atteintes répétitives, la mise en détention, lundi, de l’opposant politique, Ousmane Sonko et la dissolution de son parti, le « Pastef », font de l’avocat médiatique une cible de choix.
Ce mandat d’arrêt ne l’a pas empêché d’entrer clandestinement sur le territoire sénégalais et de faire irruption, dimanche dernier, au milieu de la conférence de presse tenue par ses confrères de la défense de l’opposant Ousmane Sonko.
Déclamant une tirade d’une dizaine de minutes, l’essayiste française est reparti aussitôt. L’apparition surprise de Juan Branco à Dakar est décrit, par un membre de la coalition présidentielle, comme « une faillite monumentale des services de renseignement » .