Une première dans l’histoire de la République française, l’ancien président Nicolas Sarkozy vient d’être reconnu coupable en appel dans une affaire de corruption. Il a été condamné, ce mercredi 17 mai, par la cour d’appel de Paris, à trois ans de prison, dont un ferme sous bracelet électronique. L’intéressé compte se pouvoir en cassation. Rappel des faits.
Le verdict est tombé aujourd’hui à la cour d’appel de Paris. Ce mercredi 17 mai, Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence dans l’affaire dite « Paul Bismuth ».
Après cinq mois de délibéré, la cour d’appel de Paris a condamné l’ex président à trois ans de prison, dont un ferme avec détention à domicile sous bracelet électronique. Les co-accusés, l’avocat Thierry Herzog et l’ancien magistrat Gilbert Azibert, ont écopés d’une peine similaire.
Trois ans de bataille judiciaire
Cette condamnation vient clore trois ans de bataille judiciaire. En décembre 2020, en première instance, le Parquet national financier avait déjà requis des peines de quatre ans de prison, dont deux ans ferme, contre Nicolas Sarkozy.
En mars 2021, le tribunal correctionnel avait prononcé trois ans de prison, dont un an ferme, aménageable à domicile sous surveillance électronique.
La cour d’appel de Paris vient donc de confirmer la culpabilité de l’ancien chef de l’Etat dans l’obtention illégale d’informations sur des enquêtes judiciaires en cours via l’entremise de l’avocat Thierry Herzog et du haut magistrat Gilbert Azibert. Eux aussi condamnés.
La présidente de chambre Sophie Clément souligne que les faits reprochés sont d’une extrême gravité en vertu du rang éminemment symbolique de Nicolas Sarkozy :
Les délits reprochés d’autant plus graves qu’ils ont été commis par un ancien président de la République, garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire
Le verdict prononcé par la cour d’appel est définitif sauf pourvoit en cassation ce vers quoi les trois condamnés semblent d’ailleurs se diriger.
Bygmalion, financements lybiens, Bismuth…
Avec ce verdict, Nicolas Sarkozy ajoute, une condamnation judiciaire à son palmarès déjà bien fourni et loin d’être achevé.
Il avait déjà été condamné à un an de prison ferme dans l’affaire Bygmalion, en septembre 2021, pour financement illégal de campagne électorale. Il a, également, été mis en examen pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire des financements lybiens.