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dimanche 06 octobre 2024

Mosquée Eyyub Sultan, charte : la mise au point de 3 fédérations musulmanes

Une conférence de presse organisée mardi 6 avril par trois fédérations musulmanes (CIMG, CCMTF, Foi et pratique) à propos de la charte de l’islam de France a été l’occasion d’une franche explication des événements qui ont mené à la scission du CFCM et aux critiques virulentes du pouvoir. Mizane.info reproduit cette conférence.

Ces dernières semaines, les attaques verbales contre les fédérations non signataires de la charte des principes de l’islam de France s’étaient intensifiées. Accusées de violer les principes de la République et d’entretenir des relations politiques avec des états étrangers, la CIMG, la CCMTF et Foi et Pratique avaient été ciblées par le ministre de l’Intérieur et le porte-parole du gouvernement. L’actualité du financement de la mosquée Eyyüb Sultan de Strasbourg avait cristallisé ces critiques pour le moins virulentes.

Pour y répondre, les trois fédérations ont choisi de s’exprimer au cours d’une conférence de presse ce mardi 6 avril.

Hamadi Hammami, président de Foi et Pratique, a ouvert le bal après la lecture d’un texte d’introduction par le responsable local de la CIMG.

Dénonçant « des gesticulations et des instrumentalisations politiciennes », M. Hammami a exprimé son incompréhension sur les événements survenus entre décembre et janvier dernier, alors que les fédérations avançaient sur un consensus interne autour de la charte et du Conseil national des imams. L’homme a regretté que la charte ait pris le pas sur le CNI et que son contenu ait été modifié sans la participation de leurs fédérations. « Cette Charte n’est pas une loi, nous respectons les lois de cette société, c’est notre société. Nous vivons ici et nous allons mourir ici.

Les responsables des fédérations ont exprimé le fait que dès le départ leur accord était unanime sur le Conseil national des imams, quand ils furent reçus par le président de la république, en novembre 2020. « C’était clair, net et précis » a déclaré Fatih Sarikir, président de la CIMG et secrétaire général du CFCM.

Le chef de l’Etat avait exprimé ses attentes tout en rassurant sur la non immixtion de l’exécutif dans ce processus, a poursuivi M. Sarikir. « Nous étions parfaitement d’accord sur ces trois points : le respect des lois de la République, la lutte contre la politisation de l’islam, dit islam politique et le refus de toute ingérence des états ».

« Des centaines de mosquées ont exprimé leur désaccord sur cette charte qu’elles n’ont pas signé ».

Le président de la CIMG a mis en exergue le fait que la principale raison du refus de signer charte était le non-respect de la séparation entre l’Etat et le culte musulman et le caractère spécifique de la démarche imposée aux seuls musulmans.

Fatih Sarikir a dénoncé par ailleurs le niveau de désinformation ayant atteint son paroxysme à propos du financement par la ville de Strasbourg de la Grande mosquée Eyyüb Sultan, financement parfaitement légal selon ses mots, accusant le ministre de l’Intérieur d’avoir fait de la charte un critère de discrimination entre bons et mauvais républicains. « Le ministre a également demandé au préfet d’exclure nos associations, c’est-à-dire des centaines de mosquées, des prochaines assises sur la départementalisation de l’islam », a-t-il ajouté appelant à un retour à l’apaisement et à l’unité nationale.

Pour clarifier l’esprit qui anime leur action et pour joindre le geste à l’esprit, les trois fédérations ont lu et signé un document réaffirmant leur attachement aux lois de la République, dont la rédaction de Mizane.info restitue l’intégralité.

 

 

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