Face aux chaleurs, de plus en plus intenses, ressenties un peu partout dans le monde, avec des températures frôlant les 50 degrés dans certaines régions, plusieurs métropoles se tournent vers les technologies à la recherche de solutions tandis que d’autres s’inspirent de techniques ancestrales. Tour d’horizon des initiatives.
Sous l’effet des changements climatiques, les vagues de chaleur extrême s’amplifient surtout dans les grandes métropoles densément peuplées.
Dans l’est de la Méditerranée, par exemple, l’intensité, la durée et le nombre des canicules ont été multipliés par six à sept depuis les années 1960. Contrairement aux pays du Golfe, habitués aux chaleurs étouffantes, avec des températures supérieures à 40 °C, les capitales européennes peinent à s’adapter.
Pour affronter les canicules actuelles et celles de demain, certaines villes se tournent vers de nouvelles méthodes technologiques ou bien s’inspirent de solutions vieilles de plus de 1000 ans pour tempérer la chaleur.
Des techniques ancestrales pour déjouer la chaleur
Dans la capitale grecque, à Athènes, l’une des plus peuplées d’Europe, les saisons de sécheresse s’éternisent et on appréhende une pénurie d’eau. Face à cela, les autorités ont remis à jour un ancien aqueduc datant de l’Empire romain à Chalandri, dans la banlieue nord d’Athènes.
Selon le site de cette initiative, appuyée par l’Union européenne, cet aqueduc pourrait transporter près de 50 000 mètres cubes d’eau souterraine par an vers la capitale et ses environs. Recueillie de l’aquifère, des ruisseaux et des pluies, cette eau n’est pas exploitée actuellement et nécessite d’être purifiée pour devenir potable.
D’autres techniques anciennes sont utilisées, en Espagne et en France, comme l’installation d’ombrières au-dessus des rues piétonnes ou des places publiques. Ces dispositifs procurent de l’ombre au sol et font chuter le thermomètre jusqu’à 10 °C.
En Allemagne, la sieste est sérieusement examinée par le gouvernement comme alternative durant les pics de chaleur. En proie à des températures records, depuis plusieurs jours, le pays pourrait inciter les entreprises à instaurer un temps de repos à midi.
L’exemple qatari et saoudien
L’émirat gazier du Golfe, qui avait récemment accueilli la Coupe du monde de football, a dû innover – à défaut d’espaces verts – pour garder au frais ses millions de visiteurs. Parmi les mesures mises en place : une route repeinte en bleue.
À Doha, la capitale, une route a été peinte en bleu vif pour refroidir la surface de l’asphalte et réduire la température environnante, qui atteint parfois les 50 °C. La peinture permet de réduire la température du sol de 15 à 20 °C.
En proie à un manque de ressource minérale, l’Arabie saoudite, l’une des régions les plus chaudes au monde, a mis en place 27 stations de dessalement qui fournissent plus de 70 % de l’eau utilisée dans les villes.
Dans la ville sainte de La Mecque, les autorités utilisent l’eau de ces stations de dessalement pour alimenter un système de climatisation couvrant une superficie de 70 000 mètres carrés. Le refroidissement par eau atteint des températures aussi basses que 5 °C.
Ajoutons à cela, plus de 700 ventilateurs brumisateurs automatiques installés dans la cour de la Grande Mosquée et partout ailleurs dans la ville.
Le recours aux nouvelles technologies
En Europe, les applications mobiles sont des outils précieux pour aider les piétons à mieux planifier leurs déplacements lors des chaleurs extrêmes. En Espagne et en Grèce, par exemple, une application permet aux résidents et aux touristes de trouver l’itinéraire le plus ombragé entre deux destinations.
D’autres applications permettant de trouver les emplacements des milliers de fontaines d’eau potable sont fonctionnelles à Barcelone et Madrid.
Selon un rapport de l’Union européenne, publié en 2016, les investissements dans les services et infrastructures d’approvisionnement en eau peuvent aider les villes à faire face aux effets négatifs du réchauffement climatique et aux vagues de chaleur.