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samedi 21 décembre 2024

« Il faut qu’un homme puisse pardonner leurs erreurs à ses frères »

« Il faut qu’un homme puisse pardonner leurs erreurs à ses frères » Mizane.info

Pardon, humilité et générosité sont quelques-unes des valeurs prônées par les adeptes de la futuwah ou chevalerie spirituelle. Des textes extraits du traité de Futuwah de Sulami, à lire sur Mizane.info.

La Futuwah est d’accueillir avec bonne grâce celui qui vient vers toi et de ne pas courir après celui qui te tourne le dos.

Faris – que Dieu l’ait en Sa miséricorde ! – a dit : – En accord avec leur éthique les soufis ne rejettent pas ceux qui frappent à leur porte, ne cherchent pas ceux qui ne viennent pas à eux ni ne cherchent à dominer ceux qui les fréquentent.

La Futuwah est de ne point rejeter un disciple à cause de ses erreurs ou juger un homme sur l’apparence de ses bonnes actions.

Abu Turab al Nakhshabi – que Dieu l’ait en Sa miséricorde ! – a dit : – Si un homme est marqué du sceau du disciple et est accepté dans le cercle des gens de la voie, ne le rejette pas loin de toi-même s’il devait commettre cent erreurs. Mais ne permets pas l’entrée de ce cercle à ceux qui cherchent avant tout les avantages de ce monde, même s’ils devaient faire montre de cent bonnes actions, avant d’avoir soigneusement examiné le sens de ces dernières.

J’ai entendu Waki dire : – Il faut qu’un homme puisse pardonner leurs erreurs à ses frères et ne leur tenir aucune rigueur pour leur façon d’être et de se comporter.

La Futuwah est de s’en remettre à Dieu pour toute chose et Lui vouer une confiance absolue.

Yahya Ibn Mu’ad al Razi a dit : – Les amis de Dieu se reconnaissent aux quatre qualités suivantes : Ils Lui font confiance en toutes circonstances, ne s’en remettent qu’à Lui seul, n’attendent d’aide que de Lui seul et ne s’asservissent à personne d’autre que Lui.

Il ne sied pas à un homme de Futuwah, s’il est aisé, d’user du moindre prétexte pour asservir plus pauvre que lui.

Mansur Ibn Abdullah al Khawwas a rapporté que Junayd et ses disciples avaient l’habitude de se réunir dans une mosquée. Ils se trouvaient alors dans un état de grand dénuement. L’un de leurs amis vint les voir et lut sur leurs visages les signes de la faim. Il dit à l’un des disciples de venir avec lui et ils allèrent tous deux au marché. L’homme fit des achats et demanda au disciple de les porter.

Lorsqu’ils arrivèrent près de la mosquée, Junayd le vit de loin et dit : – Rejette cela et entre ! Personne ne voulut manger de cette nourriture. Al Khawwas dit alors à celui qui fit ces achats : – Le monde est donc pour toi si important que tu crois, à cause du don que tu veux faire, pourvoir être en droit de prendre un autre homme pour porteur !

La Futuwah consiste pour un homme de Dieu à se sentir dans état d’inachèvement et à ne jamais être satisfait de lui-même.

Abu Ya’qub al Nahrajuri a dit :

On reconnaît celui que Dieu s’est chargé de guider au fait qu’il se rend compte de sa négligence dans le rappel divin, de son manque de loyauté et de sincérité et au fait qu’il n’est jamais satisfait de son état. Il va vers Dieu avec un dénuement spirituel toujours plus grand jusqu’à ce qu’il se détourne de tout autre objet de désir.

La Futuwah est qu’aucune chose de ce monde ne puisse justifier un changement d’attitude vis-à-vis d’un frère en Dieu.

Muhammad Ibn Suqah a dit : – Deux hommes étaient frères en Dieu. L’un d’eux demanda à l’autre une faveur qui lui fut refusée. Cela ne l’affecta cependant aucunement : « Ô mon frère, lui dit le premier, tu m’as demandé mon aide et je l’ai refusée. Comment cela se fait-il que cela ne t’ait point touché ? – Je suis ton frère et je ressens de l’amitié pour toi pour une raison qui n’a point changé, pourquoi voudrais-tu alors que je change d’attitude pour un simple refus ? – En réalité dit le premier, mon refus n’avait d’autre but que de t’éprouver. Tu peux maintenant prendre ce que tu veux. Tu as le même droit que moi sur tout ce que je possède. »

Ali Ibn Mussa al Rida a dit : – On demanda à Ja‘far Ibn Muhammad al Sadiq ce qu’était la Futuwah. Il répondit : « Elle n’est pas débauche et libertinage. Elle consiste à nourrir son hôte, faire don de ses biens, avoir une attitude avenante, se conduire d’une manière honorable et ne nuire à personne. »

La Futuwah est la mise en pratique des convenances spirituelles intérieures et extérieures.

On rapporte qu’Abu Muhammad al Jurayri a dit : – La religion possède dix trésors dont cinq sont extérieurs et cinq intérieurs. Les trésors extérieurs sont le fait d’être véridique en paroles, généreux, humble, ne nuire à personne et supporter avec patience les nuisances d’autrui. Quand aux cinq trésors intérieurs, c’est l’attachement à la présence de son Seigneur, la crainte d’être séparé de Lui, l’espoir de s’unir à Lui, regretter ses erreurs et avoir un sentiment d’intense déférence dans sa conscience de la Présence de son Saint et Très Elevé Seigneur.

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